Le poulailler familial:
Vous êtes de plus en plus nombreux à posséder (ou à vouloir posséder) des poules pondeuses.
Vous nous posez souvent la question « Est-ce que c’est compliqué? comment faire? que dois-je faire? »
Cet article pourra vous aider dans l’aménagement de votre poulailler et la bonne gestion de vos volailles.
Le comportement des poules:
La poule est un animal grégaire (= elle aime vivre en groupe) dont le comportement avec ses congénères est marqué par une relation de domination. Il s’instaure très vite dans un poulailler une hiérarchie sociale. Si celle-ci est compliquée à établir, cela peut aboutir à des conflits et des luttes.
La présence d’un coq parmi les poules peut alors être bénéfique. Ce dernier joue le rôle de pacificateur de part son statut de mâle dominant. Il est à la fois stabilisateur et protecteur de ces dames.
L’agencement du poulailler:
Le logement de vos poules doit tenir compte de certaines règles:
- un espace suffisant: en général 3 poules /m2, à la rigueur 6 poules mais il faut alors les sortir sur un parcours herbeux en journée.
- une ventilation suffisante: une bonne aération permet de maintenir une température (10-20°C) et une hygrométrie (65%) optimale, d’évacuer les dégagements d’ammoniac et les gaz carboniques provenant de la fermentation des excréments et de la respiration de bêtes.
- un éclairage naturel: elles ont besoin de 14 h d’éclairage constant par jour ! D’autant que la lumière est un excellent bactéricide et permet l’évacuation de l’humidité.
- propre: planchers et murs doivent être facilement nettoyables. Pensez à faire un sol en pente pour que l’eau s’écoule vers l’extérieur quand vous nettoierez. Eviter les petites anfractuosités, refuge idéas pour les parasites.
- protégé: des rongeurs et prédateurs! Penser à recouvrir également les bouches d’aérations de fin treillis métalliques.
Le poulailler doit disposer d’un perchoir = une baguette en bois de 5 cm de diamètre (1m pour 5 poules), à hauteur de 1m au dessus du sol. Idéalement il doit contenir une fosse à fientes (en dessous du perchoir). Le pondoir est une zone d’ombre, à 60-80 cm au dessus du sol. On compte 1 nid pour 3 poules. Le pondoir ne doit pas être devant la fenêtre (trop de courant d’air) et doit avoir un accès depuis l’extérieur afin de ramasser les œufs facilement. Il doit être garni de paille hachée ou de copeaux de bois à changer régulièrement.
L’espace en dehors du poulailler (le promenoir) est composé de terre, petits graviers et sables. L’herbe n’est pas indispensable. Idéalement, on compte 1m2 par poule.
Pour garder vos poules en bonne santé, nettoyez le poulailler (sans oublier les perchoirs) avec un grattoir et changez la litière au moins une fois par semaine : celle-ci doit rester sèche.
L’alimentation:
La poule est un animal omnivore. Elle mange des graines, végétaux, petits animaux et insectes. Les céréales sont son aliment de base mais ne doivent pas être le seul aliment.
- Vous pouvez donner les aliments du commerce sous forme de farines, de miettes ou de granulés. On conseille 120 grammes/poule/ jour. Ne pas oublier de disposer du GRIT (petits graviers ou coquilles broyées) mis dans la mangeoire qui facilitera la digestion. Il est possible de compléter les aliments du commerce avec des céréales (graines de blé, de mais), (proportion 2/3 granulés ou farines du commerce + 1/3 de céréales). Cet ajout occupera les poules et réduira le risque d’agressivité entre elles.
- Vous pouvez aussi proposer des aliments « fait maison ». Il s’agira de mixture de pomme de terre bouillies + issues de céréales + du soja + des produits laitiers + de la verdure. Bref, pas si simple finalement de faire du bon « fait maison ». La poule aime manger vos restes de tables comme on le dit souvent mais cela n’est pas du tout équilibrée pour elle si elle ne mange que ça…
- Point essentiel et évident: l’eau! Les poules boivent beaucoup! Compter 1/4 de litre par poule et par jour ! dans des abreuvoirs nettoyés quotidiennement.
Les maladies des poules:
Les poules sont assez robustes et rarement malades pourvu que les conditions d’élevage soient bonnes. L’humidité et le confinement sont néanmoins des facteurs de risques importants.
Signes cliniques:
La poule malade est prostrée, les ailes tombantes. Elle bouge peu et se tient à l’écart des congénères. Diarrhées, incapacité à se déplacer, lésions cutanées ou signes respiratoires sont également pathologiques. La présence d’un de ces signes cliniques doivent amener à consulter.
Les parasites externes et internes:
Les parasites externes les plus fréquents sont les poux rouges et la gale.
Les parasites internes sont les vers (ascaris, tænia…) et les coccidies. Tous ces parasites peuvent affaiblir les volailles, provoquer amaigrissement, paralysie et mort de l’animal.
Dès leur arrivée dans le poulailler, les poules doivent donc être traitées contre ces parasites.
Une astuce pour éloigner les parasites externes des poules est d’installer, dans un endroit sec, une terre meuble mélangée à du sable, de la cendre et de la terre de diatomée. Elles viendront s’y poudrer et se débarrasser de certains parasites. Les traitements contre les poux, les vers et coccidies (délivrés par le vétérinaire) sont à renouveler tous les 2 mois et en période de stress (transport, maladie…).
Il faut savoir que l’humidité favorise la survie des œufs dans l’environnement. L’entretien régulier du poulailler (dedans et dehors) évitera les recontaminations!
Les maladies les plus fréquentes:
- La maladie de Marek (l’Herpes de la poule qui entraîne une paralysie des pattes).
- La bronchite infectieuse (Ultravirus qui entraîne des difficultés respiratoires).
- La maladie de Newcastle ( Paramyxovirus : crête qui noircit et troubles nerveux).
- La variole appelée ici « la gale bouton » (Poxvirus entraînant des lésions croûteuses plutôt blanches sur les zones déplumées ou même le tube digestif).
- La grippe aviaire (Influenzavirus type H5N1) (la Réunion était indemne jusqu’au mois d’octobre 2022).
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- En général, les animaux achetés en animalerie sont déjà vaccinés dès l’age d’un jour.
- Cependant, si vous achetez un animal chez un particulier, l’idéal serait de le vacciner contre la maladie de Newcastle, la maladie de Marek et la variole, mais les vaccins étant disponibles pour des lots de 1000 à 10 000 volailles, ce n’est pas facilement réalisable en pratique pour les particuliers.
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Les carences en vitamines et minéraux:
En période de mue, de stress, de changement, de pluies, de parasitisme…. vous pouvez complémenter la ration alimentaire de vos poules avec des CMV (compléments minéraux vitaminés). Il est possible de distribuer des coquilles d’huîtres, des coquilles d’œufs, du plâtre naturel… ou des CMV très complets, disponibles à la clinique vétérinaire.
Les problèmes lié à l’environnement:
Les poules sont des animaux sensibles au stress… les problèmes de hiérarchie, parasites, mues, stress, manque d’espace, mauvaises conditions d’élevage, carences, etc… peuvent provoquer une baisse de la ponte et du picage. Le picage est un arrachage des plumes du dos et de la tête sur une des poules « victimes ». Attention, ces blessures peuvent être graves et profondes.
Un environnement adapté permettra d’assurer une bonne santé ainsi qu’une bonne production.